Un adulte en situation de handicap, accueilli dans un foyer de vie, révèle à un éducateur être victime de faits de maltraitance à caractère sexuel de la part d’un membre de sa famille. L’information est portée à la connaissance du psychologue puis du directeur qui sont divisés sur la conduite à tenir, l’éducateur lui-même s’interrogeant sur la valeur à accorder aux propos dont il est dépositaire : n’a-t-il pas induit la conversation ? Ce résident réalisait-il ce qu’il déposait ? Quelle crédibilité accorder à sa parole alors qu’il a déjà été repéré qu’il pouvait dire « tout et son contraire » ? Que faire de ces révélations ?
Les différents arguments exposés mettent un certain nombre de positionnements en opposition : signaler ou se taire – faire preuve d’un excès de prudence ou agir sans prendre le temps d’approfondir la réflexion – accepter la parole telle quelle ou chercher à vérifier la véracité des faits – protéger le résident ou protéger l’image de l’institution.
Par ailleurs transmettre quoi, à qui et comment ? Quelles mesures prendre également en interne au regard de l’exigence de protection de la personne ?
Le CNADE a proposé un éclairage juridique ainsi qu’un certain nombre de pistes de réflexion et de travail visant à élargir le champ des options. Signaler n’est pas un acte bénin ; il nécessite de faire preuve de prudence et de discernement pour le faire de manière étayée et responsable dans l’intérêt de la personne accompagnée, remise au centre des préoccupations de chacun.