Publié le :

6 Fév
2015

Question

072

Une jeune fille décide de porter le jilbab dans un établissement de protection de l’enfance : Comment concilier libertés individuelles et vie en collectivité ?

Un cadre de direction en établissement public de protection de l’enfance s’interroge sur les dispositions à prendre devant la conduite d’une grande adolescente qui décide de porter le jilbab (tenue recouvrant le corps et ne laissant apparaitre que les yeux, le nez et la bouche). Celle-ci est par ailleurs qualifiée d’influençable et de vulnérable du fait de son parcours familial et personnel.

Le questionnement comporte plusieurs préoccupations : respecter la liberté individuelle de chacun, assurer la protection de la jeune fille si besoin. Ceci incite à ne pas focaliser la réflexion sur la conduite à tenir de manière générale face à l’expression du fait religieux pour la centrer sur les modalités d’accompagnement éducatif, dans ce contexte spécifique, de la jeune fille et des autres jeunes accueillis.

Comment faire prévaloir le sens de la mission de protection de l’enfance, garantir les conditions propices au bon fonctionnement de la structure et permettre « le vivre ensemble » dans le respect des libertés et des droits de chacun ?

En premier lieu, Le CNADE s’est attaché à fournir des repères à la réflexion prenant appui sur des éléments tels que la convention européenne des droits de l’homme, la charte de la laïcité dans les services publics, le droit des mineurs, les références déontologiques pour les pratiques sociales…

Décider de la conduite à tenir face à cette situation spécifique ne pourra toutefois se faire qu’après une mise en débat éthique au sein de l’équipe pluridisciplinaire.

Pour cela le CNADE propose quelques pistes de réflexion :

Au plan individuel, il semble opportun de questionner le sens à donner à l’évolution vestimentaire de cette jeune fille : affirmation de convictions religieuses ? étape de construction identitaire ? attitude réactionnelle ? soumission à une relation d’emprise ? ….

Au plan du « vivre ensemble » , il s’agit de penser la liberté de chacun dans le cadre d’un hébergement collectif comme une dynamique invitant la jeune concernée à se penser aussi au sein d’un groupe et ses pairs à dépasser les exclusives spontanées, entretenues par les tensions sociales et des discours d’exclusion et de stigmatisation.

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Question : 072

Une jeune fille décide de porter le jilbab dans un établissement de protection de l’enfance : Comment concilier libertés individuelles et vie en collectivité ?