Publié le :

20 Juin
2014

Question

068

Choix éducatifs des parents et responsabilités d’un service d’aide sociale à l’enfance : entre protection de l’enfant et respect des droits des parents…

La situation est exposée par une assistante sociale du service de l’Aide Sociale à l’Enfance et relayée par le chef de service. Elle concerne une enfant de 12 ans, confiée au service et accueillie en placement familial. Son père, après sa séparation d’avec la mère de l’enfant il y a une dizaine d’années, s’est remarié et s’est converti à l’Islam. Il entend que sa fille suive les rites de la religion musulmane. Cette jeune fille, élevée dans la culture, voire la pratique de la religion catholique, exprime auprès de l’assistante sociale son refus de se conformer à ces pratiques et lui confie sa peur de voir son père exiger d’elle une conversion à l’issue du placement. Le service s’interroge sur la conduite à tenir face à cette situation : « Est-ce que Monsieur peut imposer à sa fille de douze ans et demi la pratique d’une religion qui jusqu’alors ne faisait pas partie de sa culture ? En tant que service gardien, quel peut être notre positionnement ? Peut-on empêcher Monsieur, dans l’intérêt de sa fille, de lui imposer certaines pratiques ? »

Dans un premier temps le CNADE interroge un certain nombre d’inconnues dont les réponses peuvent être déterminantes dans le traitement de la situation : celle de la mère et des liens qu’elle entretient avec sa fille, la nature de la relation père/fille, les types de lien entre le père, le service et l’assistante familiale qui accueille sa fille.

L’éclairage juridique invite à prendre en considération ces deux pôles que sont les droits des parents et les droits de l’enfant. Or dans la situation, le père impose son choix contre l’avis de sa fille.

Aussi, pour réfléchir cette situation d’un point de vue éthique le CNADE préconise de reformuler la problématique en sortant du prisme de lecture d’un choix religieux. Il propose de décaler la réflexion en se centrant, de manière plus large, sur les attitudes éducatives de ce père et sur le positionnement de sa fille face à lui.

Toutefois, s’il est évident que l’enfant doit être protégée de toute autorité abusive de la part d’un parent, il n’en demeure pas moins que celui-ci doit, lui aussi, pouvoir être aidé dans l’exercice de sa fonction parentale. Avant d’envisager les conséquences éventuelles d’une impasse, il convient de rappeler que le placement d’un enfant n’est pas une fin en soi : ne doit-il pas a priori être considéré comme un temps de travail constructif pour la restauration des ressources parentales et la mise en place des liens familiaux sur de nouvelles bases ?

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Question : 068

Choix éducatifs des parents et responsabilités d’un service d’aide sociale à l’enfance : entre protection de l’enfant et respect des droits des parents…