Un salarié rencontre une jeune femme handicapée âgée de 19 ans au sein d’un établissement médico-social et en devient amoureux… La direction sollicite la démission du salarié et se demande comment faire pour qu’une telle situation ne se reproduise pas : comment et où formaliser une règle d’interdiction pour les salariés d’avoir une telle relation avec un usager ? Cette interdiction serait-elle légale ?
La question est importante : quel professionnel ne l’a pas rencontrée sur son lieu de travail ? Plusieurs thèmes doivent être ici distingués dont, en premier lieu, celui du consentement : quelles sont les limites de cette notion ? Peut-on parler de consentement dans une relation de dépendance ? En deuxième lieu, il faut s’interroger sur la singularité et la complexité d’une relation amoureuse dans une situation particulière, celle de l’accompagnement par un professionnel : quelles répercussions sur la fonction institutionnelle de tiers pour l’usager, le professionnel, l’institution ? Enfin, si aucune loi ne peut interdire l’amour (!), comment édicter et faire partager des règles soucieuses à la fois du respect dû à chacun et des nécessités éducatives et fonctionnelles des institutions ?