La mère d’une enfant de 7 ans confiée à l’ASE en accueil familial signale via le 119 et le commissariat, que l’assistante familiale (AF) de sa fille lui tirerait les cheveux et lui mettrait des fessées. Une cellule de crise est alors réunie au sein du Conseil départemental pour définir un plan d’action qui aboutit à la décision d’entendre séparément la mère et l’enfant sans informer préalablement l’AF de la procédure en cours. Les travailleurs sociaux impliqués dans sa mise en œuvre interrogent éthiquement d’une part les répercussions d’une telle démarche sur la relation de confiance nécessaire entre les professionnels, d’autre part les conséquences sur les modalités d’accueil de l’enfant d’une telle dissimulation.
Prenant appui sur une analyse du cadre juridique relatif au traitement des informations préoccupantes et à celui de l’accueil familial, le CNADE a interrogé cette situation sous plusieurs angles :
- Pourquoi parler de cellule de crise, alors que les risques, tant de dérives professionnelles que de tensions entre parents et famille d’accueil, ne peuvent jamais être exclus a priori ? La manière de traiter ce type de situation ne pourrait-elle pas être anticipée par l’adoption d’une procédure portée à la connaissance de tous ?
- Quels sont les objectifs qui ont guidé l’élaboration du plan d’action : protéger l’enfant ? l’assistante familiale ? l’image de l’institution ?
- Même si c’est l’AF qui est directement désignée par la mère, quelle est la responsabilité de l’ensemble du dispositif professionnel ?
Enfin et surtout, comment l’intérêt de l’enfant, le souci de sa protection et de celle de sa parole sont-ils pris en considération dans le circuit de décision ?