Une assistante de service social exerce dans un CMPP1 situé au sein d’une École d’adaptation2. Elle est amenée à faire un rapport d’Informations Préoccupantes au sujet d’une enfant à la fois suivie au CMPP et scolarisée à cette école. Les professionnelles mandatées par la cellule départementale de l’enfance en danger – « collègues assistantes sociales de secteur » -décident de rencontrer l’enfant à l’école.
La professionnelle sollicite un avis du CNADE sur cette procédure car, pour elle, « école et CMPP sont le lieu des diverses prises en charge et, en ce sens, ils sont à préserver »
Dans son avis le CNADE s’appuie dans un premier temps sur le rappel et l’analyse des dispositions inscrites au CASF3 depuis 2007, confortées en 2016 : leurs finalités d’abord, les conditions de forme qui y sont prescrites ensuite. Constatant que ces textes ne contiennent rien d’impératif en ce qui concerne le lieu de l’évaluation, que dans le cas présent il y a accord des personnes concernées (mère, directrice de l’école et celle du CMPP) et que, enfin, l’évaluation est bien réalisée par des professionnelles compétentes, le CNADE propose quelques questionnements à son interlocutrice. Plus que la question du lieu lui-même – des circonstances d’impossibilité d’opérer à domicile semblent exister en l’occurrence – n’est-ce pas la qualité du cadre d’accueil de la parole de l’enfant qui est à aménager ? Si des professionnels ressentent que leur rôle et leur place sont mis à l’épreuve par de telles pratiques, n’est-ce pas l’occasion d’ouvrir un débat entre professionnels et avec les cadres des deux structures du site commun ?
Pour le CNADE ce sont principalement les attitudes et savoir-faire des professionnels dans l’abord de l’enfant et leur sens de la mission qui constituent la garantie première de bienveillance à son égard.