Dans un foyer de vie accueillant des personnes présentant une déficience intellectuelle sévère, les parents d’un résident demandent qu’il ne soit pas servi de porc à leur fils. La responsable qualité questionne le CNADE sur l’obligation qui s’imposerait à l’équipe de tenir compte et faire appliquer cette demande des parents alors que leur fils n’est pas sous mesure de protection, ne pratique pas sa religion et serait dans l’incapacité d’exprimer son point de vue. Elle formule sa question en termes de « Est-il d’usage de… ?»
Le CNADE rappelle qu’il n’est pas dans sa mission de définir la norme, ce qui dispenserait de toute réflexion au cas par cas, mais au contraire de réfléchir à partir de situations concrètes prises dans leur contexte.
La non-pratique religieuse et la non-demande explicite du résident seraient-ils les seuls critères pour apprécier cette situation ? En faisant un pas de côté, le CNADE a avant tout exploré ce qui fonde la construction identitaire de la personne, et son sentiment d’appartenance à une famille, une communauté. Considérer que, sans demande explicite de sa part, il n’y aurait pas lieu de répondre positivement à la demande de ses parents peut le confronter à un conflit de loyauté et créer, au détriment de son accompagnement, des tensions entre l’institution, l’équipe et ses parents.