Dans un centre social, un animateur socioculturel « d’origine maghrébine » est ainsi interpellé notamment par des adolescents et quelques femmes adultes : « Est-ce que tu crois en Dieu ? »
Pour la directrice, le professionnel ne doit pas faire état de ses convictions personnelles dans l’exercice de ses fonctions. Les réponses de ses collègues ne l’aident pas davantage à se positionner, témoignant avant tout que face à ce genre de question « chacun s’en débrouille comme il peut ».
Notre interlocuteur s’interroge : si j’accepte de répondre, que dire et avec quelles conséquences ? Si je refuse, ne vais-je pas « passer à côté de quelque chose » ? Faut-il ne rien dire « lorsqu’ils mettent le nom d’Allah à toutes les sauces » ? Peut-on rester neutre devant les critiques, voire les insultes échangées entre eux et l’intolérance vis-à-vis des filles au nom de la religion ?
Le CNADE analyse le contexte, dégage des problématiques et propose des pistes :
- d’abord situer la nature juridique du lieu où se pose le problème car les règles applicables en dépendent ;
- ensuite, définir les notions de laïcité et de neutralité, puis distinguer des notions proches telles que religion, foi, croyance, conviction ;
- enfin, aborder la situation sous l’angle déontologique, puis éthique : ne conviendrait-il pas de débattre en équipe afin de déterminer un cadre de la discussion avec le public favorable à une dynamique d’échange, soucieuse de prendre en compte la complexité des rapports humains ? Au-delà, le centre social peut-il mobiliser le territoire sur des projets éducatifs relatifs à cette question ?