Un directeur de MECS vient de signaler à l’ASE son opposition à un retour en famille pour un enfant dont la mère est décrite, dans un arrêt de Cour d’appel comme « présentant une structure psychotique ». L’équipe de la MECS est inquiète : cette mère vient de l’informer qu’elle s’est inscrite en formation afin d’obtenir le BAFA, diplôme permettant d’exercer auprès d’enfants. Si tous les professionnels estiment ce projet préoccupant, certains d’entre eux le jugent même dangereux : ne peut-on pas « faire quelque chose ? » interroge cette équipe.
Le comité cherche d’abord à comprendre la situation. En particulier, « faire quelque chose » semble signifier : faut-il informer les responsables concernés des CEMEA de cette préoccupation ? Cette posture crée une tension puisque dans le cadre de la protection de l’enfance le secret professionnel s’impose. Mais, ne faut-il pas prendre le risque de parler aux responsables de la formation au nom de la primauté de la protection des mineurs qui seront accompagnés par cette personne ?
L’analyse de la situation conduit à interroger plusieurs problématiques : quelles sont les missions d’une MECS ? Quelles sont les limites du secret professionnel ? Un travail avec la mère autour de ce projet ne doit-il pas être réfléchi ? Comment sortir de cette impasse sans enfreindre la loi, tout en mettant en œuvre une démarche éthique ?
L’avis du Comité prend soin de suggérer les leviers possibles afin de réenclencher une réflexion collective au sein de l’équipe, de telle sorte que la décision prise in fine ne la mette pas dans une situation juridiquement intenable mais s’appuie sur une posture déontologiquement et éthiquement acceptable.