Un groupe de travail national d’éducateurs, exerçant en Prévention Spécialisée, s’interroge sur le fait que les directions de leurs services, leur demandent « de rendre compte de leurs pratiques professionnelles » en renseignant via des logiciels dédiés des fiches d’activité. Des informations nominatives concernant les personnes accompagnées et leurs problématiques sont par ailleurs requises.
Est-ce que ce n’est pas contraire aux fondements même des missions de la prévention spécialisée et aux valeurs qui les sous-tendent ?
Nous envisagerons cette question sous un double point de vue :
– Ce qui relève de la légitimité du contrôle de l’activité des agents par l’employeur compte tenu du lien de subordination inhérent à tout contrat de travail.
– Ce qui relève des limites de l’usage de ces outils dès lors qu’ils concernent les personnes bénéficiaires de l’action éducative : l’éthique éducative et les dispositions législatives encadrant la mission de la prévention spécialisée garantissent l’anonymat des personnes concernées et exigent leur consentement éclairé, préalable à la collecte de toute donnée les concernant.