Amandine 13 ans, est accueillie dans un IME spécialisé dans l’accueil de jeunes souffrant de troubles du spectre autistique avec déficience mentale sévère. L’apprentissage de la propreté est en cours : les parents exigent que l’accompagnement aux toilettes et le change de protection soient faits exclusivement par un personnel féminin.
L’IME a répondu que cela serait fait, à chaque fois que possible, par une éducatrice, sans pouvoir garantir cette exclusivité. Cette réponse ne suffit pas aux parents, qui refusent à ce titre de signer l’avenant au contrat de séjour dans le cadre de l’actualisation du projet personnalisé.
Après avoir resitué le droit (droit à l’intimité, contractualisation, projet individualisé d’accompagnement…) notre comité approfondit plusieurs questions :
- L’intimité et la construction de l’identité, d’une part
- Le champ professionnel de référence d’autre part, car on peut lire différemment la situation selon que l’on adopte une approche éducative ou soignante.
Dans cet avis le CNADE pose les questions suivantes :
- Comment entendre et considérer la demande de parents, en reconnaître la pertinence, sans nécessairement suivre leur exigence ?
- Peut-on viser la co-éducation, ne pas se focaliser sur ce soin, et engager un débat éthique avec les parents sur la dignité et l’intimité d’Amandine ?
- Comment mettre ou remettre Amandine en position de sujet, en se mettant à son écoute ?
- In fine cette situation singulière n’offre-t-elle pas une occasion d’approfondir le projet d’établissement pour penser et anticiper les questions qu’elle soulève ?