L’avis du CNADE est sollicité par une chargée de mission qui conduit la démarche « Bientraitance et Développement » au sein d’une association gérant divers établissements dont une MAS (maison d’accueil spécialisée) qui accueille des personnes adultes présentant des polyhandicaps, associés à une déficience intellectuelle sévère. Ces résidents nécessitent un accompagnement qui peut aller jusqu’à un accompagnement à la fin de vie.
Dans le cadre de la réflexion institutionnelle visant à favoriser l’autodétermination des personnes a été abordée en particulier la question de favoriser l’expression de leurs volontés en matière de fin de vie, et de les inciter à faire consigner leurs directives anticipées. A ainsi émergé celle de la désignation d’une personne de confiance et plus précisément, dans la mesure où certains résidents n’ont plus de contact avec leur famille ou proches, le fait que des professionnels de la MAS puissent être désignés comme tels par une personne qu’ils accompagnent au quotidien. Les professionnels questionnent les répercussions de cette éventuelle responsabilité sur leur positionnement professionnel et la juste distance avec le résident concerné. L’interpellation du CNADE porte sur « qu’en est-il de l’éthique professionnelle ? »
Le CNADE rappelle déjà que la possibilité de désigner une personne de confiance est subordonnée au statut juridique du résident et à la nature de la protection dont il bénéficie éventuellement.
Ce questionnement sur la désignation de la personne de confiance au sein de l’équipe professionnelle n’est éthique que pris dans les dilemmes auxquels le quotidien confronte. Il requiert de se préoccuper de manière plus large du comment, au sein de l’accompagnement au quotidien de personnes souvent non verbales, on recueille leur avis ? Des espaces d’élaboration, de formation existent-ils pour soutenir les professionnels afin qu’ils puissent accompagner les résidents au plus près de leurs besoins et désirs.
La question plus précise de la désignation d’une personne de confiance salariée de l’établissement, met par ailleurs en tension l’investissement personnel et l’exigence professionnelle, car elle suppose un engagement distinct du professionnalisme d’accompagnement ordinaire.