Au retour de vacances, une assistante familiale publie des photos de l’enfant qu’elle accueille sur sa page Facebook avec des commentaires témoignant du bien-être de ce dernier. L’enfant a partagé avec sa mère ces photos après avoir enregistré la page sur son portable. Cette dernière a réagi violement en accusant le service d’accueil familial de « vol de son enfant ».
D’un point de vue formel, cette situation pose la question du droit à la vie privée et du droit à l’image, ainsi que celles du secret professionnel et de la protection des mineurs. En outre elle nous conduit à interroger :
- l’alliance nécessaire et difficile entre parents et service d’accueil
- la façon d’associer les parents aux décisions à prendre dans le cadre d’un service de protection de l’enfance et le respect de leurs droits
- l’intérêt de l’enfant et le soin porté au respect de ses besoins fondamentaux, notamment besoin d’identité et besoin d’estime et de valorisation de soi énoncés dans la démarche de consensus remise par le Docteur Marie-Paule MARTIN-BLACHAIS en date du 28 février 2017.
Le CNADE affirme l’importance de la construction d’un album de vie permettant à l’enfant l’appropriation de son histoire. Cet album est l’occasion d’associer les parents dans une action de co-éducation. Ceci devrait être une opportunité tant pour l’enfant, que pour ses parents et les professionnels de proposer une image plus positive de chacun, en entrant dans une logique possible de désaccords féconds qui permette d’éviter à l’institution d’être vécue comme écrasante par un parent déjà en difficulté.
L’objectif d’un placement en famille d’accueil est d’offrir à un enfant confié la vie la plus « ordinaire » possible afin qu’il puisse se construire au sein d’une communauté d’humains. La triade parent-enfant-service tissera ainsi, à plusieurs voix, l’histoire de l’enfant à partir de commentaires sur les photos proposés par le parent, l’enfant ou l’assistant familial.